Qui sont les Dys ?

 

Le Docteur Richelme, du CHU de Nice, nous disait : 

Ces troubles touchent des enfants dont les capacités intellectuelles sont normales, sans déficits sensoriels, vivant dans un milieu correctement stimulant et qui ne présentent évidemment pas de troubles d'une autre nature.

Ces troubles spécifiques du développement peuvent toucher toutes les fonctions supérieures : langage oral, écrit, capacités d’attention, capacités motrices, mémoire, graphisme... Un de ces troubles est dominant et attire l’attention, mais derrière lui d’autres peuvent lui être associés.

Sur l’origine de ces troubles beaucoup de choses sont connues, mais le lien entre toutes ces connaissances et le trouble spécifique est loin d’être parfaitement clair. Toutefois, on s’est aperçu qu’il y avait des différences significatives entre le cerveau d’un dyslexique et celui d’un non dyslexique.

En étudiant le fonctionnement cérébral (débit sanguin ou consommation de sucre des cellules cérébrales), on s’aperçoit que les zones qui s’animent dans les activités cognitives chez un enfant dyslexique ne sont pas anatomiquement les mêmes que celles qui s’activent chez un enfant non dyslexique. Il y a également des éléments sur le plan génétique qui montrent que ces troubles apparaissent plus fréquemment dans certaines familles.

Ainsi, à propos des «dys», on a pu parler de « cerveau différent » ou de « handicap invisible », ce dont ni l'enfant, ni ses parents, ne sont évidemment responsables.

Dyslexies

La dyslexie est un trouble spécifique de la lecture. Il s’agit également d’un trouble persistant de l’acquisition du langage écrit caractérisé par de grandes difficultés dans l’automatisation des mécanismes nécessaires à la maîtrise de l’écrit (lecture, écriture, orthographe…).

On peut simplement les classer en dyslexie, d’assemblage, d’adressage ou mixte (les plus sévères).

On peut observer que la frontière entre dyslexie et dysorthographie est plus que mince, d'où une association presque systématique des deux troubles.

Dysorthographies

La dysorthographie se définit comme un trouble spécifique de l'acquisition de l'orthographe.

Ce problème d'apprentissage se traduit à l'écrit par des difficultés à respecter l'orthographe des mots (fautes d'orthographe - découpages anarchiques - disparition ou transformation de certains sons).

Ces difficultés entraînent notamment une écriture lente, irrégulière et maladroite. Les rédactions sont anormalement pauvres.

Elle peut être lexicale ou grammaticale.

Dysgraphie

La dysgraphie est un trouble fonctionnel qui rend difficile l’acquisition et l’exécution de l’écriture. Touchant 10 % des enfants, c’est un handicap de transcription due à une incapacité à réaliser tous travaux à l’écrit, au-delà du graphisme.

L’écriture est une activité motrice fine et complexe. Sa construction s’inscrit dans la durée, mais une fois maîtrisée, elle devient généralement automatique.

Chez le dysgraphique malheureusement, les gestes normalement acquis durant l’apprentissage des bases de l’écriture ne s’automatisent pas malgré les exercices et le temps.

Dyspraxies

La dyspraxie est un trouble du mouvement qui se manifeste par l’incapacité totale (apraxie) ou partielle d’exécuter des gestes volontairement ou de manière automatique.

Touchant 3 à 6 % des enfants, elle concerne essentiellement « la praxie » c’est-à-dire le geste, non dans son intention, mais dans sa réalisation aussi appelée « la maladresse pathologique ».

La dyspraxie est due à un dysfonctionnement cérébral : il s’agit donc d’un handicap majeur touchant le développement de l’enfant.

Elle n’est provoquée ni par une paralysie ni par une parésie des muscles concernés par le geste à effectuer, et n’est liée à aucun déficit affectif, psychologique ou intellectuel.
Ce trouble de la planification des gestes volontaires et intentionnels est souvent attribué à une anomalie cérébrale dont l’origine elle-même est incertaine.

On peut ainsi supposer qu’il y a deux types de dyspraxie : la dyspraxie développementale (celle qui nous intéresse) ou la dyspraxie lésionnelle qui n’est pas un trouble «dys» .

Dysphasies

La dysphasie est une pathologie d'origine neurologique. C'est un trouble structurel primaire (et donc durable) de l'apprentissage et du développement du langage oral.

Elle se traduit par un déficit limité uniquement au domaine langagier. Il faut donc la différencier des troubles fonctionnels (retard dans le développement du langage), qui, eux, sont réversibles.

Environ 2 % de la population française est touchée, en majorité les garçons.

  • Dysphasie expressive :
    L'expression est altérée (paroles incompréhensibles, discours télégraphique ou mots isolés)
  • Dysphasie réceptive :
    La compréhension est altérée (compréhension partielle du message oral, difficultés à trouver les mots justes ou discours incohérent) ce qui entraîne de grandes difficultés à écrire
  • Dysphasie syntaxique :
    L'organisation grammaticale de la phrase est altérée. (Mauvaise structuration des phrases, manque du mot ou style télégraphique)

 

Dyscalculies

La dyscalculie est une altération de la capacité à comprendre et à utiliser les nombres.

Ils affectent « les aspects procéduraux et conceptuels » du calcul et du comptage ainsi que la mémorisation des faits numériques. Ils s’associent souvent à d’autres troubles spécifiques.

Ils en sont également souvent une des conséquences (troubles de l’attention et exécutifs, troubles du langage, troubles visuo-spatiaux, difficultés mnésiques).

Difficulté à compter, à dénombrer, à reconnaître immédiatement les petites quantités, connaître les systèmes numériques oraux et/ou écrits, à passer d’un code numérique à un autre, à manier la numération en base 10, à se représenter en analogique une quantité, à effectuer un calcul mental, à poser un calcul par écrit, à résoudre des problèmes, à apprendre des faits numériques comme une table de multiplication et à poser une opération.

Courte vidéo d'explication :

Comment mieux accompagner les enfants DYS dans leurs apprentissages?

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